"Virginie Pfeiffer et Caroline Goffinet exposent ensemble. Des illustrations, des peluches, des reliefs mis en boîte, des personnages en papier mâché, des cadavres exquis et des images bien vivantes. Elles ont en commun le goût des expérimentations techniques variées et la volonté de ne pas se laisser enfermer dans une signature figée, directement et définitivement identifiable.

Oui, mais, est-ce bien cohérent, tout cela ? On s’en fout, répondraient-elles simultanément, avant que l’on ait pu prononcer la dernière syllabe de la question… D’autant plus que cette diversité est moins chaotique qu’elle ne pourrait le laisser supposer. Ce bric-à-brac annoncé dévoile deux personnalités en recherche, mais déjà bien affirmées dans leur singularité.

La nostalgie assumée de Caroline est torpillée par cette part d’ironie, parfois cruelle et désabusée, qui la protège du mielleux ou du sirupeux, ces deux trop fidèles compagnons de la mémoire nostalgique. Et il est à souligner que cette cruauté ne s’adresse pas qu’aux autres. Déjà, dans son travail de fin d’études autobiographique, elle ne s’épargnait pas.

Quant aux personnages de Virginie, même lorsqu’ils sont clairement identifiables comme éléments d’un livre destiné aux enfants, ils ne sont pas fabriqués, mais toujours (à l’exception de certaines de ses inquiétantes créatures issues des bois argentins) habités par une gentillesse et une humanité qui leur donne une consistance trop souvent absente dans certaines productions destinées à la littérature jeunesse.

On l’aura compris, on a avant tout affaire à deux tempéraments, deux jeunes femmes excessives et généreuses, pour qui les mots « pantoufles » ou « confort » ou encore « kit d’assemblage » évoquent une langue aussi proches que la planète mars. Par contre, la poésie liée à la pensée de ces lointaines planètes ne leur est certainement pas étrangère…"

Paul Mahoux, professeur d’Illustration à l’Académie ( Ecole supérieure des arts de la ville de Liège)

Exposition

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